Le 13/03/2010
Il est 6h, je me réveille, et là, Oh miracle ! Tout va bien… plus du tout malade, hier était un jour à mettre à la poubelle ! J’en profite pour ranger un peu ma chambre, parce que ma léthargie de la veille a laissé un sacré bordel. Je vais faire un tour à Padang pour voir la houle… pas grand-chose. A 8h je pars prendre mon petit déjeuner, comme d’hab.
En revenant à ma chambre je vois l’une des femmes de l’hôtel s’affairer à décorer ma moto : des gri-gri qu’elle a réalisés un peu comme ces offrandes que l’on voit tous le matins aux portes de chacun des restaurants / hôtels / maisons. Quelques pétales de fleur, de l’huile, et un encens accompagnant ses prières clos le cérémonial sur ma moto. Il en va de même pour l’ensemble des motos de l’hôtel ! A ma grande surprise, je constate que les voitures bénéficient des mêmes attentions. Je pars un instant faire un tour sur Internet, et là, même les souris d’ordinateurs ont leur petit gri-gri ! Sans parler de la table à l’entrée du cyber café, entièrement recouverte d’offrandes.
Décidément, ce jour n’est pas un jour comme les autres ! (Et non je ne suis pas en train d'halluciner parce que j’ai pris des tonnes de médocs la veille !)
Pourtant, j’avais bien vu que dans les jours à venir allait se dérouler une fête importante, mais cette année elle ne doit se passer que le 16 Mars… et on est le 13 !
Je m’occupe comme je peux en attendant que l’encens ait fini de brûler (de peur de m’attirer le mauvais œil aussi). Enfin je peux reprendre la moto, il est 10h, je pars voir Padang, mais juste pour savoir s’il y du monde ou pas pour une session bronzette. Et là, je vois que les parasols (loués par des Balinaises), qui à cette heure, sont d'habitude tous occupés, ne sont même pas là ! Et au milieu de la plage se dresse une immense table avec quelques offrandes !
Toutefois, les touristes sont là, donc la plage n’est pas fermée. Je retourne me changer et prendre mes affaires de plage, et redescends à pieds. En bas, une cordelette longe les warungs, et semble délimiter un couloir de contournement du centre de la plage. Pour le moment on n’est pas obligé de l‘emprunter. Ma session bronzette prend forme, il fait beau, chaud, l’eau semble même plus chaude que l’air. Il est midi, de plus en plus de Balinais arrivent tout de blancs vêtus et partent s’abriter à l’ombre de la falaise. On sent que quelque chose se prépare, mais très progressivement, sans précipitation. Je remonte manger un petit Nasi Goreng (le riz frit). Je prends mon appareil photo, je sens que sur la plage il va y avoir de l’agitation. Ils sont déjà au moins 200 sur la plage, les touristes sont maintenant invités à contourner le centre de la plage, derrière la cordelette, mais peuvent profiter du reste de la plage et de la mer. Une femme, qui profitait du soleil pour faire bronzer son dernier investissement est invitée à remettre le haut de son maillot. C’est pour bientôt, on le sent, et certainement que la cérémonie battra son plein au moment de la marée basse (marées qui sont quand même beaucoup plus amples qu’à la Réunion !).
J’ai déjà pas mal cramé, et je commence à remonter les marches de la plage… c’était moins une ! Je reste bloqué, mais bien à l’ombre, par des centaines et des centaines de Balinais en marche vers la plage. Beaucoup sont en blanc, certains en noir, les mains vides ou avec des offrandes, quelque uns ont des lances aux pointes ondulées, d’autres des parapluies qui abritent encore d’autres portant des dorures. On entend alors des « chants » ou plutôt des « hummmmmm » (bouche fermée) que fredonnent des groupes d’hommes. Un grand Gong est porté par 4 hommes, se succèdent également des hommes faisant sonner leur cloche. Durant 30 min, un flot ininterrompu de Balinais descend les marches vers la plage. Parmi eux se sont glissés quelques touristes en tenue adéquate : chemise blanche, ceinture dorée, et « chapeau » blanc. Un homme commence alors à parler (prier ?) au micro d’un système sonore qui résonne dans toute la crique.
La plage est « blanche » de monde, et j’arrive alors à trouver un passage en montant au milieu des retardataires qui descendent. Je me dirige vers le pont pour avoir une vision d’ensemble de la plage. C’est plein !
Je pars faire un tour pour essayer de trouver le chemin qui permet de voir le spot de Padang en surplomb. Une centaine de mètres après le pont, je vois un chemin de terre que peuvent quand même emprunter les véhicules motorisés. Au bout de ce chemin un sentier, mais on dirait qu’il y a plusieurs sentiers qui partent de ce qui ressemble à un parking. J’en prends un au hasard… je tombe sur de marches qui descendent : mauvais signe, le surplomb du spot devrait me faire rester au même niveau voire monter un peu… mais bon, on descend peut être pour remonter… Au final non ! Je descends encore et toujours, et fini sur la plage, la vrai plage de Padang Padang, longue et déserte, au nord de Uluwatu et au sud du break de Padang. La marée est à son plus bas, quelques pêcheurs s’affairent depuis les rochers. Je peux prendre quelques photos du break de Padang avec des vagues de 50 cm. Il n’y a pas ou peu d’oursins, pourtant les multiples crevasses se prêteraient grandement à nos « amis »… tant mieux !
Je fais demi tour, je trouverais mon chemin plus tard, il est bientôt 16h, et je dois aller récupérer mon linge. La cérémonie touche à sa fin, les gens commencent à quitter la plage, je prends une douche bien froide et en sortant de l’hôtel à moto, je me rends compte que la route est quasiment bouchée par les processionnaires ! Je comprends alors l’embarras de la femme de la laverie la veille au moment de m’annoncer l’heure à laquelle je pourrais passer. Pas grave, comme d’autres Balinais, je me faufile au milieu des marcheurs et fini par récupérer mon linge : 19 500 R exactement ! Le tout sous plastique et plié (repassé) au carré !
Retour à l’hôtel. Cette journée m’a épuisé, je fais une sieste, d’une heure, un tour sur Internet, un repas copieux comme d’habitude, et au lit !
Après renseignements cette cérémonie est appelée Melasti ou encore Mekiyis et se déroule sur la plage avant la fête du Nyepi.
samedi 13 mars 2010
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